Accueil | Plan du site | Contact | Espace privé


> Les pays Bassari et Bedik

Toutes les versions de cet article : [English] [français]

Les pays Bassari et Bedik
Mis en ligne : vendredi 31 janvier 2014, par Abdoulaye Kanté

Aux confins des deux Guinées et du Sénégal, parmi des Peuls regroupés sous le nom de Tenda, les Bassaris et les Bédiks ont su préserver leur identité.





Les Bassaris étaient probablement installés dans le Cantor en Haute Casamance. Ces groupes troglodytes vont fuir l’incursion de l’armée malinkée au XIII° siècle et celle du roi Peul Koli Tenguela au XV° siècle, pour s’installer dans l’actuel pays Bassari.

Au XlX° siècle, les razzias des Peuls islamistes d’Alfa Yaya exterminent en partie les Bassaris. En 1960 avec l’indépendance du Sénégal et de la Guinée, la population Bassari est scindée en deux : les Bédyanangs en altitude en Guinée et les Banés en bas au Sénégal.

Le territoire Bané, concentré sur la montagne sacrée Paté, compte 14 villages. Les habitations sont dispersées au milieu des terres de cultures. La place du village, élément clé dans la vie sociale, est bordée par les cases des jeunes. Les garçons et les filles, regroupés par tranches d’âge entre six ans et quinze ans, s’y retrouvent tous les soirs. Ils y reçoivent un enseignement de la classe d’âge supérieure, qui consiste en l’apprentissage de la vie en groupe et la moralité et la sexualité. En plus, les jeunes filles sont reçues chez des garçons de tranche d’âge supérieur pour une éducation sociale désintéressée.

Les Bediks occupent un territoire à l’est du fleuve Gambie, dans la boucle du fleuve près de Kédougou. Ils seraient originaires du Mali. Le refus de l’Islam et de la colonisation, la recherche de terres nouvelles et les guerres tribales seraient les causes de leur implantation dans la région. Ils sont encore des cueilleurs mais aussi des agriculteurs.

Les Bédiks sont devenus catholiques depuis 1950, mais comme les Bassaris ils sont restés profondément animistes. Ils sont comme les Bassaris polygames. Leur territoire comprend 8 villages dont 3 sous-groupes qui se différencient par leur prononciation et leurs coutumes. L’initiation, donnée entre 15 et 22 ans commence par un passage dans le bois sacré, de durée variable selon les villages. Elle est conduite par des adultes et elle porte sur l’éducation à la débrouillardise, au respect des anciens, et aux pratiques des rites. Les fêtes marquent les rythmes agricoles et les événements sociaux. Elles sont accompagnées de musique d’instruments spécifiques à chaque fête.